Depuis l’automne dernier, je, « mais pas uniquement », défriche, défrichons un petit coin au milieu de la Friche des Lentillères à Dijon. Cet endroit fait partie d’un grand espace laissé à l’abandon depuis 10 ans et occupé pour une part par le collectif potager « pot’coll’ » ainsi qu’une ferme maraichère cultivant une production très locale au moyen de chantiers collectifs et de solidarité destinée à être vendue sur le quartier, à prix libre.
Il est tout à fait nécessaire de mon point de vue de préserver des endroits au milieu d’une grande ville, à confier aux créateurs de nouveaux usages. Ceux qui s’installent sur la friche cherchent à s’affranchir des projets des pouvoirs publics pensant à notre place des cadres de vie lisses.
Mon propos n’est pas de défricher pour cultiver des légumes ni d’engager un acte militant ,
mais plutôt de poser ma « présence d’artiste » sur ce lieu.
Il me plait particulièrement de m’aménager un siège simplement pour m’asseoir. En 2011 je créais « une invitation à s’asseoir », en 2013 je m’assois et crée « histoire de posture ».
J’affiche, ici, par l’installation de ce siège l’importance de l’existence d’espace où il est possible de ne poser qu’un acte simple comme celui de s’asseoir dans le calme. Cette friche est un espace de respiration dans la ville qui me fait percevoir la ville autrement. S’asseoir et respirer sous les arbres est un instant de « ralenti ». L’assise pose. C’est important de sentir la solidité de la terre, de se sentir relié à la terre et au ciel. Assise, là, je respire. L’air que j’inspire se disperse à l’expiration dans l’air. L’instant est revigorant, profondément vivant. Je peux regarder le mouvement de l’air dans les branches infiniment. Je fais de grandes promenades en m’asseyant , simplement.