Installation Ephémère Nomade et Poétique

Véritable fruit d’une création originale dont je signe la conception artistique, notre Installation collective a vu le jour les 9, 10 et 11 juin 2023 à Saint Armel (Morbihan).

Chaque jour le mandala de la yourte nomade s’est déployé.

Là, le groupe a fait Oeuvre, ensemble en lien et singularité, abrité dans un espace à la membrane respirante, ouvert à l’alentour.

S’y est alors offert d’y rencontrer l’humain en son coeur.

Création Ephémère Nomade et Poétique 2023 Saint Armel

Evènement des 9, 10, 11 juin 2023

Le premier évènement de l’association L’Ecole du Peintre de Saint Armel présentera peintures, dessins et images imprimées sur tissu sous son espace d’exposition, une yourte en bambous auto-construite par les membres de l’association.
Création dirigée par l’artiste Catherine Besnard dont le propos d’artiste s’entend sous l’angle d’un « colligere art » :
« Ici, l’art s’inscrit dans l’espace de notre cadre de vie, ici le groupe fait Oeuvre par une création collective sous forme d’Installation. Cette Installation est à voir dans ce qu’elle explore d’un Faire ensemble en Lien et Singularité ».
L’exposition nomade se déplacera sur trois lieux de la commune, trois jours consécutifs.


Présentation / Invitation

Dans la rencontre sous la yourte, l’art s’expose en lien et singularité puisque ce sont une trentaine de peintres d’ici et d’ailleurs qui offrent leurs peintures sur toile, peintures imprimées sur tissu ou encore dessins sur papier, à votre regard, dans cet espace particulier construit spécialement pour leur servir d’écrin.

Nous, collectivement à l’Ecole du Peintre, vous invitons à laisser venir à vous, l’art qui respire de concert avec l’alentour, au cœur de notre cadre de vie, ici à saint Armel.

L’art qui se fait chaleureux grâce à cette yourte nomade à la membrane de coussins et à la structure de solides bambous.

L’art de peindre comme art de faire naitre un monde.

L’artiste dispose pour son travail, de quelques fils conducteurs comme trouver le point qui le bouleverse et conduire l’harmonie à faire poème.

Ce qui se joue pour tout artiste c’est de « trouver le langage pour dire ce qui en soi cherche à se dire ».

Mon rôle à l’atelier est de faire éclore cela en chacun.

Depuis 2009 mon travail d’artiste consiste à faire Œuvre de l’Humain, aussi j’attache beaucoup d’importance à tout ce qui favorise un faire ensemble qui permette de faire société, une société habitée, vivante.

J’espère qu’avec cette nouvelle œuvre collective chacun sentira que ce qui s’est posé sur chaque toile, tableau, est la singularité de l’expression de l’humanité de chaque peintre et que le groupe fait Œuvre.

Cette installation est l’aboutissement, la mise en forme finale de 3 années de recherche, d’exploration plastique en atelier entre mon propos d’artiste et mes élèves peintres.
Il faut voir dans cette exposition éphémère, nomade et poétique les tableaux/coussins qui racontent à leur manière, la façon dont chaque peintre du groupe de Bourgogne a pris appui sur l’art de peindre pour tenir dans ces moments de confinement.

Il y a les coussins qui expriment notre décrépitude, notre arrêt du monde, notre isolement forcé, notre lien social coupé

et il y a ceux qui célèbrent la nature , le vivant qui, lui, tient bon, dehors dans la campagne.

Il y a ceux qui nous aèrent de leur vigueur.

Il y a ceux dont des visages nous regardent comme des anges gardiens.

 Il y a ceux qui font valser le temps et perdent la boussole alors qu’avant on perdait son temps la plupart du temps.

Il y a des natures mortes si présentes et dont la composition nous rassure.

Il y a la chaise sur laquelle on ne peut plus s’asseoir ni à l’intérieur ni à l’extérieur.

Il y a ces femmes et ces hommes dont le parcours fait d’adversité nous font face et nous touchent.

 Il y a ceux qui chantent la vitalité d’avant, qui espèrent le réveil.

 Il y a ceux qui gardent la lumière, le cap de la poésie.

Et puis, il faut voir dans les tableaux des 6 peintres de Saint Armel

Annie, Brigitte, Isabelle, Marie et Pascale

des tableaux qui cherchent à « donner corps au paysage ».

Se voir non pas dans la nature mais « être la nature ».

Un œil, une main, un geste ont dessiné, ont peint, d’un mouvement qui nourrit une toile, une feuille.

Au bout de chaque pinceau, souvent la joie, la joie comme signe de vie.

Saint Armel

De la Bourgogne à la Bretagne,
D’Est en Ouest,
D’avis de coups de vent en tempêtes,
Entre fin et début,
Entre flux et reflux, souffle, loin du dernier souffle, ce qui ne tient qu’à un fil, l’impressionnante vigueur de ce qui va peut-être couler.
Sursaut.
J’y arrive, éternellement surprise d’y être au bon moment.
C’est marée basse.
Bientôt marée haute.
Le gué est là, découvert.
La traversée est possible pour l’île Tascon.
Je n’y suis jamais lorsqu’elle est île.
J’y suis lorsqu’elle est presqu’île.
Je suis à bon port.
Sursaut.
Il est bien là l’arbre, l’arbre en question, ce pin si haut.
Celui dont je ne vois jamais le haut.
Celui qui s’illumine au soleil couchant.
Celui qui attend son effondrement au port des arbres perdus.
Celui qu’on n’abattra pas.
Caisse de résonnance.
Tambour.
Son de l’hors de soi. Hors de moi notre unisson s’entend.
Sursaut.
Pas prête de m’écrouler ni de couler ni de me noyer.
Prête à maintenir le cap face à l’effondrement. Ici à Saint Armel.

Œuvre éphémère « Parterre de toiles étoilées »

20 juin 2015

C’est pour aujourd’hui.
Le vent souffle fort. Les arbres secouent leurs branches.
Les toiles qu’on étale sur la pelouse déplacent l’air.
C’est commencé.
Seule la promesse de voir scintiller un parterre coloré, étoilé sous le soleil, sonne le signal.
Dressés, tels des arbres, les portants bras ouverts, s’apprêtent à tenir bon.
Des pots de plantes arbustives et tinctoriales cherchent place et orientation appropriées.
Plutôt de ce côté?
Ici ?
Tourné par-là ?
Est-ce mieux dans ce sens ?
Les yeux travaillent afin d’accorder ce qui se présente.
Personne ne sait dire depuis combien de temps, des pots et des pots sont manipulés, des sacs et des sacs vidés, des tableaux et des tableaux accrochés.
Cela fonctionne-t-il par rapport aux peintures, aux arbres, aux autres plantes, au vent, aux allées, à nos yeux, au soleil, à notre soif ?
Celles qui, courbées telles des « glaneuses » tapissent les allées de « mulch » et « puzzolane » s’arrêtent de temps en temps et jettent quelques coups d’œil pour ajuster les contours à l’ensemble, dans l’attente de l’éclosion.
C’est pour maintenant.
Notre rosace s’allume sous l’effet des cent cinquante plantes en pots jouant de concert avec les vingt-quatre peintures se balançant aux fenêtres des portiques.
Debout, nous accueillons la naissance de ce parterre auquel rien ne manque.
Il tombe quelques gouttes du ciel.
La balade colorée s’ouvre.
Les grandes toiles au sol nous appellent.
Les uns derrière les autres, nous circulons entre stabilité et instabilité mais plutôt avec sensation de confort.
Les Rubia tinctorium, Isatis tinctoria, Calendula, Indigofera, Anthémis tinctoria et autres polygonum tinctorium, carthamus ou tagètes nous frôlent.
Nous avançons lentement, saisis par cette tapisserie mille fleurs.
Nous marchons avec la curieuse impression que les allées matelassées indiquent à nos pieds quand s’arrêter.
Autour du cœur à ciel ouvert, une ronde se forme, on s’y parle presqu’en chuchotant, bien abrités par l’espace offert.
Comme une fleur ce parterre ouvert le matin s’est refermé le soir même.

 

 

Projet « balades colorées 2015  » un parterre de toiles étoilées : hirondelles de village

 

 
Les photos montrent le travail de recherche, préalable à la réalisation finale.

Le projet est celui d’ une Installation déployée sur 100m2, éphémère, extérieure et à parcourir tel un mandala.
La thématique « l’aller et le retour » (analogie avec l’hirondelle) est travaillée pour une proposition ouverte alternant sur la surface au sol, des toiles peintes (en lien et singularité) et des massifs plantés de plantes tinctoriales réunis en un tout, pour former un parterre de toiles étoilées harmonieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Asseoir sa « présence d’artiste » sur la Friche des Lentillères

Depuis l’automne dernier, je, «  mais pas uniquement », défriche, défrichons un petit coin au milieu de la Friche des Lentillères à Dijon. Cet endroit fait partie d’un grand espace laissé à l’abandon depuis 10 ans et occupé pour une part par le collectif potager « pot’coll’ » ainsi qu’une ferme maraichère cultivant une production très locale au moyen de chantiers collectifs et de solidarité destinée à être vendue sur le quartier, à prix libre.

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Création In Situ à Reulle-Vergy des 14 et 15 septembre 2012

Les habitants d’un village des Hautes Côtes de Nuit, qui font vivre depuis 35 ans leur association communale, m’ont demandé de créer sur place une réalisation plastique, avec ceux qui viendront dans le village pour le week-end culturel coïncidant avec les journées du Patrimoine et dont le village pourra disposer par la suite.

En réponse à l’invitation, j’ai taillé trois toiles de 2m de haut par 85 cm de large et je les ai préparées en les peignant avec 3 teintes d’ocres fabriquées par les habitants.

Ces ocres sont visibles au travers du village, sur toutes boiseries telles que portes, encadrements de fenêtre, poutres, portes de caves et de granges, palissades. Ce qui lui donne son identité particulière.

J’ai proposé que les trois panneaux de toiles puissent être tendus par la suite sur châssis pour, par exemple, devenir des stores coulissants pour les trois baies vitrées de l’entrée de la « grange au bourg », bâtiment communal abritant les manifestations festives, culturelles et associatives.

J’ai également proposé que tous les visiteurs puissent intervenir directement sur ces supports soit en dessinant, soit en laissant un mot au feutre en relation avec cette association et Reulle-Vergy.

Mon projet fut de partir de l’état des lieux, c’est-à-dire de l’existant :

  • une dynamique collective qui rassemble les gens grâce à l’association âgée de 35 ans ;
  • le « barbecue » emblème de l’association : construit par les habitants pour la buvette permettant de partager les repas autour des traditionnelles saucisses-frites ;
  • la peinture à l’ocre fabriquée et posée par les gens eux-mêmes sur des bâtiments publics et privés, offrant un nouvel aspect architectural au village (la peinture à l’ocre a fait partie d’une première initiative de réalisation collective des habitants, réalisé quelques années auparavant avec « Terre et Couleur » du CAUE de la Côte d’Or) ;
  • la fonctionnalité de la « grange au bourg » qui se déploie en longueur, la buvette en prolongement des salles de la réserve et de la cuisine;
  • les pierres apparentes, de couleur sable, sur tous les murs des salles d’expositions de concerts, de rassemblements festifs ;
  • le remblai de cailloux crayeux sur le seuil de la grange permettant d’installer des tables, bancs ou stands ;
  • le constat fait qu’à chaque manifestation, il se passe quelque chose à l’intérieur et quelque chose à l’extérieur ;
  • le rôle important de l’entrée de la grange car elle est le passage à franchir pour oser entrer ;
  • la capacité des habitants à imaginer apporter du nouveau à l’existant dans le village.

Conceptualisation et objectif de mon installation :

  • s’appuyer sur une « présence d’artiste » qui permet ;
  • réaliser ensemble une installation plastique apportant du nouveau à l’existant ;
  • produire un graphisme à partir des mots ou phrases pouvant faire écho aux graphismes des murs de pierre ;
  • inscrire ce temps de réalisation collective dans la mémoire patrimoniale du village.

« balades colorées » 2011 une « invitation à s’asseoir »

Contexte

L’œuvre éphémère « invitation à faire salon » créée par le collectif « mais pas uniquement » pour la deuxième édition des « Balades Colorées » de l’atelier de peinture d’IS-sur-Tille (ALCValduc) s’est traduite par une installation invitant les habitants, les visiteurs, les promeneurs des journées du patrimoine, à s’asseoir pour échanger autour des préoccupations de l’atelier c’est-à-dire la présence de l’art dans les villages. Quelle importance peut avoir une exposition, ça sert à quoi de faire des expos?

Détails de l’installation

L’œuvre conçue pour la salle des fêtes de Salives (21, nord Côte d’Or) s’enchevêtrait dans la charpente du toit de cet ancien bâtiment agricole désaffecté et rénové en 2005 (rénovation ayant mis en valeur l’aspect esthétique de la poutraison).

Prenant appui sur les trois fermes de la charpente, elle occupait l’espace central de la pièce. Composée de 16 poutres en sapin de section 18×18 et de longueurs comprises entre 7m (au plus) et 5 m (au moins.) assemblées les unes aux autres par vissage, elle se déployait sur une surface de 10mx5m. Deux poutres en chêne de 5m50 de long et de section 30×30, sorties d’un champ alentour, venaient s’inclure au sol dans l’organisation de l’installation. Les poutres étaient toutes reliées entre elles. Continuer la lecture

« table ouverte »

Après 25 ans de création artistique, d’intérêt pour le processus de création, d’accompagnement individuel et d’animation d’atelier, je ressens comme un nécessaire en soi, l’échange, l’envie de faire ensemble favorisant une société habitée.

Dans cet esprit, des « tables ouvertes » sont organisées dans l’atelier et ce qu’il s’y passe est inventé par ceux qui viennent. Manger ensemble, se rencontrer en sont le socle. Un geste artistique qui s’envisage par l’existence d’une présence d’artiste qui l’initie. La performance se déroule dans mon espace de création et ce sont les participants qui donnent forme au vécu. Continuer la lecture