Saint Armel

De la Bourgogne à la Bretagne,
D’Est en Ouest,
D’avis de coups de vent en tempêtes,
Entre fin et début,
Entre flux et reflux, souffle, loin du dernier souffle, ce qui ne tient qu’à un fil, l’impressionnante vigueur de ce qui va peut-être couler.
Sursaut.
J’y arrive, éternellement surprise d’y être au bon moment.
C’est marée basse.
Bientôt marée haute.
Le gué est là, découvert.
La traversée est possible pour l’île Tascon.
Je n’y suis jamais lorsqu’elle est île.
J’y suis lorsqu’elle est presqu’île.
Je suis à bon port.
Sursaut.
Il est bien là l’arbre, l’arbre en question, ce pin si haut.
Celui dont je ne vois jamais le haut.
Celui qui s’illumine au soleil couchant.
Celui qui attend son effondrement au port des arbres perdus.
Celui qu’on n’abattra pas.
Caisse de résonnance.
Tambour.
Son de l’hors de soi. Hors de moi notre unisson s’entend.
Sursaut.
Pas prête de m’écrouler ni de couler ni de me noyer.
Prête à maintenir le cap face à l’effondrement. Ici à Saint Armel.